La Semaine du Saint-Laurent c’est aussi l’occasion de parler du fleuve, d’échanger des visions et donc, d’en apprendre plus. Pour ce faire Stratégies Saint-Laurent sollicite, parmi ses partenaires, des spécialistes (biologistes, océanographes, géographes, étudiants du domaine de l’eau…) et même des professionnels dont le mandat est associé au fleuve pour nous partager leur savoir, leur vision du fleuve. 

 

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Le fleuve Saint-Laurent est l’une des fiertés du Québec. Et pourtant comment le traitons-nous? Avec les hauts niveaux de consommations actuels, une part importante des produits pharmaceutiques, de soins personnels, et de différents produits que nous utilisons couramment se retrouvent dans les eaux usées domestiques. Étonnamment, les stations municipales de traitement des eaux usées n’éliminent que partiellement ces substances. Conséquemment, ces substances se retrouvent dans les affluents du Fleuve Saint-Laurent, ainsi que dans le Fleuve lui-même. Parmi ces substances, plusieurs peuvent être classés comme des perturbateurs endocriniens. Les perturbateurs endocriniens sont des molécules capables d’interférer avec le fonctionnement normal du système endocrinien. Ils peuvent donc perturber les mécanismes de développement du corps et de la régulation de certains systèmes, dont nos hormones qui ont le rôle d’assurer le bon fonctionnement de nos organes.

Au cours des dernières décennies, les échantillonnages ont permis de détecter de nouveaux contaminants dans les cours d’eau du Fleuve Saint-Laurent. Des effets liés à ces contaminants ont également été observés sur les organismes aquatiques. Par exemple, des études ont montré l’interférence de certaines de ces substances avec le système hormonal chez des poissons comme le mené à tache noire et chez des crustacés comme les moules d’eau douce. Certains de ces contaminants ont également été détectés chez le béluga et le petit rorqual du Fleuve Saint-Laurent. De ces contaminants, certains sont des pesticides, des composés chimiques industriels, ainsi que des retardateurs de flamme halogénés émergents, retrouvés dans certains textiles et plastiques domestiques, pourraient avoir un impact sur des fonctions biologiques importantes chez ces espèces. On pense notamment à des perturbations au niveau du métabolisme énergétique, de la réponse au stress et de la reproduction. Des perturbateurs endocriniens ont également été détectés chez des espèces aviaires comme le goéland à bec cerclé. Par exemple, une étude faite auprès d’une colonie urbaine de ces oiseaux a montré que ces polluants pourraient avoir un effet sur le métabolisme osseux du goéland à bec cerclé. Heureusement, plusieurs équipes de chercheuses et de chercheurs travaillent à étudier les sources, le devenir et les impacts des perturbateurs endocriniens dans l'écosystème du Fleuve Saint-Laurent. Leurs travaux permettront, entre autres, d’établir de meilleures stratégies pour la régulation de l’utilisation et le traitement de ces substances dans l’avenir.

Madeleine Lépine, candidate à la maîtrise en sciences biologiques à l’UQAM et membre du comité de la relève du Centre intersectoriel d’analyse des perturbateurs endocriniens (CIAPE) 

https://www.ciape-iceda.ca/ 

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Je suis un artiste du numérique (photographe cinémagraphe). Ma pratique évolue à l’avant-garde des technologies. J’explore de nouvelles approches qui combinent l’art et les sciences de l’environnement. Mon travail consiste à montrer l’individu dans sa relation avec les objets et l’environnement.

Pour réaliser mes projets créatifs, je m’inspire souvent des artefacts trouvés aux abords du fleuve Saint-Laurent. Je conçois des scènes et des personnages en récupérant les matières rejetées par le fleuve que je mets en scène directement sur les berges.

Mon plus récent projet, L’Écho des fluides, est présenté au Musée Maritime du Québec de l’Islet du 19 mai au 11 octobre 2021.

L’Écho des fluides est une installation interactive à caractère environnemental qui témoigne d’un ensemble d’actions entreprises pour célébrer le fleuve et son environnement.

Le projet déploie différentes stratégies pour mettre en valeur les paysages côtiers, favoriser la rencontre entre l’écologie et les citoyens et mettre en relation les artisans des domaines de l’art et de la science.

Au centre de l’installation L’Écho des fluides on retrouve l'œuvre numérique La Délinquance avec pour modèle la chanteuse et actrice Chloé Sainte-Marie. Ce tableau numérique n’est pas étranger aux conséquences de l’action anthropique, responsable de la disparition progressive de plusieurs espèces d'oiseaux. L’icône de la culture québécoise a accepté d’embrasser la vulnérabilité de ce personnage de berges pour le projet L’Écho des fluides.

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L’Écho des fluide ; un projet réaliser en 4 phases

1- Pour la première phase, j’ai d’abord fait appel à la mobilisation citoyenne pour nettoyer les berges de six municipalités situées le long de l'estuaire du Saint-Laurent (Saint-Jean-Port-Joli, Berthier-sur-Mer, Kamouraska, Baie-St-Paul, Tadoussac et Sainte-Flavie).

2-Lors de la phase deux, j’ai exposé une sélection de matières récupérées. J’ai convié la population à la co-création d’un personnage fabuleux réalisé à partir de cette première sélection.

Cette activité a amorcé le début de la tournée de Dialogue avec le fleuve réalisé en collaboration avec Comité Zip du Sud de L’Estuaire. La tournée a permis aux citoyens de proposer des solutions-actions autour du personnage nommé L’Ange des décombres et de l’œuvre numérique L’Offrande échouée.

Rassemblés sur la plateforme web www.dialogueaveclefleuve.xyz (réalisé grâce au soutien stratégie Saint-Laurent), les solution-actions concrètes applicable à l'échelle citoyenne sont maintenant accessibles pour d'autres via Le lutrin de la sagesse et les Polis-par-l’eau*. Ces composantes font partie de l’installation interactive L’Écho des fluides.

3- Pour la phase trois du processus j’ai fait appelle à la collaboration d’une artiste costumière de renom: Catherine Gauthier. Elle utilisera les matériaux issus du fleuve pour confectionner les costumes des personnages que j’ai imaginé.

Pour réaliser la scène de La Délinquance, Saint-Michel de Bellechasse a été l'endroit désigné. Avec ses paysages côtiers de roches polis et en amont la Ville de Québec qui marque le territoire de son empreinte urbaine, ce lieu s’est avéré l’endroit par excellence pour donner vie au personnage incarné par Chloé Sainte-Marie .

4- La phase quatre du projet consiste à promouvoir et à diffuser l'installation L’Écho des fluides dans divers lieux (régions et grand centre).

 

Les Récoltes photographiques (pour le projet ESPACEment)

En 2021, j'entame ESPACEment, un nouveau projet qui prendra la forme d’une expérience immersive en réalité augmentée, illustrant le phénomène des microplastiques par fragmentation qui infecte les eaux du fleuve Saint-Laurent.

La population (marcheurs de berges, amoureux du fleuve Saint-Laurent, organistes), sont invitées à prendre en photo les matières polluantes trouvées sur les berges du fleuve et de partager leurs trouvailles par courriel à photo@dialogueaveclefleuve.xyz

OU sur la page www.dialogueaveclefleuve.xyz/recoltes

https://www.dialogueaveclefleuve.xyz/photo

Les photographies serviront à la création d'une mosaïque pour le projet ESPACEment qui sera installé dans le nouveau parc naval du Musée Maritime du Québec en 2022.

Pour en savoir plus sur L’Écho des fluides :

https://www.mmq.qc.ca/expositions/lecho-des-fluides/

https://www.echodesfluides.art (site en construction)

Pour en savoir plus sur Dialogue avec le fleuve :

https://www.dialogueaveclefleuve.xyz 

Pour en savoir plus sur Les Récoltes Photographiques:

https://www.dialogueaveclefleuve.xyz/photo

Pour en savoir plus Jean-Sébastien Veilleux :

https://www.jsv.art

https://www.instagram.com/jsv.cinemagraphs.photography/

https://www.facebook.com/jean.sebastien.veilleux.photographe/

https://www.jsvphotographe.com/art

jean-sebastien.v@jsvart.com 

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Photo: Dany Dumont

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1Professeur et chercheur à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski, Université du Québec à Rimouski, Rimouski, Québec G5L 3A1 Canada

2Directeur du Réseau Québec maritime

 

Comment fait-on pour prévoir la trajectoire d’un objet flottant à la surface de l’océan? Quelles sont les forces en jeu? Ce vieux problème trouve beaucoup d’applications et mobilise encore beaucoup l’attention des chercheurs. Jetons-y un œil.

 
 
Figure 1. Visualisation des courants de surface de l’océan produite par le Goddard Space Flight Center de la NASA (https://www.youtube.com/watch?v=CCmTY0PKGDs&feature=youtu.be).
 

Perpétuel mouvement des océans

L’océan est en perpétuel mouvement. C’est ce que montre cette magnifique visualisation animée des courants à la surface des océans produite en 2012 par le Goddard Space Flight Center de la NASA (Figure 1). Elle illustre de manière éloquente la complexité, et la beauté, de la circulation océanique. Les lignes représentent autant de trajectoires de parcelles d’eau de surface qui ensemble forment une image de la circulation. Contrairement à l’image d’une circulation statique suggérée par les flèches dessinées sur les pages d’une encyclopédie, la circulation océanique telle qu’on nous la montre ici est turbulente, faite de structures cohérentes certes, comme des tourbillons ou des méandres, mais qui varient sans arrêt dans le temps et dans l’espace. Ceci implique que deux parcelles d’eau partant du même point, mais à des temps différents, suivront des trajectoires différentes.

Comment fait-on alors pour prévoir la trajectoire d’un objet à la surface de l’océan? Répondre à cette question peut contribuer à maximiser les chances de sauvetage en mer, à comprendre la connectivité des espèces et le fonctionnement des écosystèmes marins, à retrouver les débris d’un avion écrasé en mer, à prévenir les impacts d’une marée noire et beaucoup plus encore. L’idée de base est simple. Si l’on connait la vitesse (amplitude et direction) de l’écoulement de l’eau à la surface de l’océan à l’endroit où l’objet se situe, on suppose d’abord que l’objet se déplace à la même vitesse après quoi il ne reste plus qu’à intégrer sa vitesse pour obtenir son déplacement à partir d’une position initiale. Intégrer veut dire simplement dans ce cas-ci multiplier la vitesse par un petit intervalle de temps pour obtenir un déplacement, l’additionner à la position initiale, et répéter l’opération, en utilisant la valeur de la vitesse à cette nouvelle position pour calculer le prochain déplacement.

Pour faire cela, il faut donc connaître la vitesse de l’écoulement partout, c’est-à-dire à toutes les positions, pour toute la durée de la prévision désirée. Pratiquement, c’est uniquement par la modélisation numérique et l’assimilation d’une grande quantité d’observations des variables environnementales que l’on peut obtenir ce genre d’information.

Les systèmes de prévisions qui sont opérés de manière routinière, 24 heures sur 24, calculent l’état de l’atmosphère et de l’océan, incluant le vent et le courant de surface. Un objet flottant étant à l’interface entre deux fluides en mouvement, l’air et la mer, sa dérive est donc intimement liée au courant et au vent. Calculer la dérive implique de combiner les champs de vitesse du courant et de vent de la manière la plus représentative. C’est ce qu’on appelle un modèle de dérive.

Dans la suite de ce texte, nous verrons comment sont conçus ces modèles et comment des recherches récentes menées à l’ISMER et dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent ont mené à une meilleure compréhension de la dérive de surface et à de meilleures prévisions.

La cisaille et les vagues

La circulation de surface des océans est dans une large part contrôlée par le vent et par la rotation de la Terre. Ces deux aspects importants font en sorte qu’en présence de vent, le courant près de la surface est souvent plus fort que le courant juste en-dessous, tel qu’illustré sur la Figure 2. Il est aussi orienté dans une direction différente. C’est ce qu’on appelle la cisaille des courants, c’est-à-dire une variation verticale de l’amplitude et/ou la direction du courant horizontal. Le courant de surface calculé par un modèle de prévision océanique représente le courant moyen sur une certaine profondeur sous la surface, typiquement quelques mètres. La vitesse du courant près de la surface est donc systématiquement sous-estimée par la vitesse donnée par un tel modèle. Pour compenser ce biais, l’approche adoptée le plus couramment est d’ajouter une correction correspondant à un pourcentage a de la vitesse du vent (typiquement de 2 à 6%). Le modèle de dérive standard estime donc que la vitesse de l’objet est

uobjet = uocéan + auvent

Voilà la recette! En l’absence de vent, l’objet dérive à la vitesse du courant. Par contre, lorsque le vent souffle, deux phénomènes importants surviennent que ce modèle ne représente pas très bien. La première est que la cisaille du courant en surface (ou spirale d’Ekman) prend un certain temps à se mettre en place. La vitesse du courant près de la surface dépend donc ainsi de la façon dont les conditions de vent et de courant ont évolué dans les heures précédentes. Le second phénomène est bien connu de quiconque s’est un jour approché de la mer : le vent génère des vagues et celles-ci prennent également un certain temps et une certaine distance avant d’atteindre un équilibre. Or, les vagues induisent elles-mêmes une dérive (qu’on appelle la dérive de Stokes) qui peut atteindre des vitesses de 30 à 40 cm/s. Elle vient du fait qu’un objet flottant dérive plus dans la direction de propagation des vagues au sommet d’une crête qu’il dérive dans le sens inverse lorsqu’il se trouve au creux de la vague. La Figure 2 illustre également le fait que pour un même vent, les vagues générées près de la côte sont plus faibles que les vagues au large qui ont subi une poussée du vent sur une durée plus longue. Pour toutes ces raisons, il apparaît clair qu’une correction proportionnelle au vent local représente mal ces processus physiques contrôlant la dérive de surface.

Les recherches menées récemment par Tamkpanka Tamtare dans le cadre de sa thèse de doctorat ont montré qu’en tenant compte de la cisaille du courant et de la dérive induite par les vagues, des améliorations significatives peuvent être obtenues pour la prévision de la dérive. Cette méthode peut être représentée par l’équation suivante

uobjet = F(uocéan) + uvagues

F(uocéan) représente le courant à la surface extrapolé du courant proche de la surface uocéan donné par le modèle de circulation qui tient compte de l’évolution du vent au cours des 24 dernières heures, alors que uvagues est la dérive induite par les vagues calculée par un modèle numérique. C’est une recette un peu plus compliquée, mais qui représente mieux ce qui se passe à l’interface air-mer. Le lecteur intéressé est invité à lire l’article Tamtare et coll. (2019) publié dans la revue Journal of Operational Oceanography, pour en apprendre davantage sur la méthode proposée.

Pour évaluer ce modèle, près de 60 000 observations de dérive ont été recueillies par des bouées munies de balises GPS déployées à divers endroits dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent entre 2014 et 2015. Ces bouées (Figure 3) ont été conçues pour flotter près de la surface et ainsi simuler le comportement de petits débris ou de substances flottantes, comme le pétrole par exemple. Il existe plusieurs façons de comparer les trajectoires simulées avec les observations, mais elles indiquent toutes une amélioration significative de la prévision jusqu'à 72 heures de dérive. Après 3 heures de dérive la distance entre la simulation et l’observation est en moyenne de 1.5 km pour le modèle standard, alors qu’elle est de 0.5 km pour le modèle amélioré. Après 12 heures, on passe de 5.8 km à 3.4 km et après 24 heures, de 8.5 km à 5.5 km, respectivement.

Il subsiste encore, bien entendu, des écarts notables entre les prévisions et les observations. L’océan étant turbulent et chaotique, il subsistera toujours une limite de prévisibilité sur la dérive. Le temps et une bonne préparation resteront les facteurs clés dans les opérations de recherche et de sauvetage en mer. Les incertitudes devront toujours être prises en compte dans l’interprétation des résultats issus d’exercices de prévision de la dérive. Toutefois, après plusieurs décennies de développement des modèles et de recherche en océanographie physique, il y a encore place à l’approfondissement de notre compréhension du problème de la dérive et à l’amélioration des méthodes de prévision.

Les travaux mentionnés ici ont été réalisés dans le cadre d’un projet financé par le Réseau de centres d’excellence MEOPAR (Marine Environmental Observation, Prediction and Response) de 2013 à 2019. Les recherches se poursuivront à l’automne 2020 avec un déploiement massif de bouées dérivantes dans l’estuaire du Saint-Laurent dans le cadre du projet TReX (Tracer Release Experiment) financé conjointement par MEOPAR et le Réseau Québec maritime. L’objectif de ce projet sera de mieux caractériser la dispersion, c’est-à-dire la vitesse à laquelle deux bouées s’éloignent l’une de l’autre le long de leur trajectoire, par l’amélioration des méthodes d’observation et prévision. Le projet comportera également un important volet de recherche et de développement axé sur l’intervention, impliquant les principaux acteurs concernés dont la Garde côtière canadienne (GCC), le Centre d’expertise en gestion des risques d’incidents maritime (CEGRIM), le Centre national des urgences environnementales (CNUE), Environnement Canada et Pêches et Océans Canada.

D’ici là, profitez bien du Saint-Laurent et bon vent!

Références

Tamtare, T., D. Dumont, C. Chavanne (2019) Extrapolating Eulerian currents for improving surface drift forecast, J. Oper. Oceanogr., doi:10.1080/1755876X.2019.1661564.

Figure 2. Schéma simplifié des conditions physiques influençant la dérive d’objet flottant à la surface de l’océan. À droite, une bouée dérivante munie d’une balise GPS conçue pour flotter près de la surface et de simuler le déplacement de petits débris ou d’une nappe de pétrole (reproduite de Tamtare et coll. 2019).

Figure 3. À gauche, Tamkpanka Tamtare, étudiant au doctorat en océanographie physique à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski sur le point de lancer une bouée munie d’une balise GPS (Photo : Dany Dumont). À droite, la comparaison entre les trajectoires simulées par différents modèles et la trajectoire observée sur une durée de 4 jours (ligne noire). Le modèle A (ligne rouge) représente le modèle standard, alors que les modèles B, C et D sont des variantes du modèle amélioré. Les flèches représentent la vitesse de dérive observée (noire), le vent (magenta) et le courant de surface (rouge) à différents moments le long de la trajectoire (reproduite de Tamtare et coll. 2019).

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Le Saint-Laurent, cette « Route qui marche », relie les Grands Lacs et l’océan Atlantique, de la source à la mer. Il accompagne les activités économiques et socioculturelles des communautés côtières depuis des millénaires. Les Amérindiens l’appelaient Magtogoek et les gens du Bas du fleuve, la mer.  Quelle que soit son appellation, tous s’accordent pour le qualifier de majestueux. Le Saint-Laurent est une gigantesque porte d’entrée sur l’Amérique. Formidable outil de développement pour le Québec, il est la voie qui nous ouvre au monde et notre fleuve a été reconnu Patrimoine national dans une motion adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale du Québec le 23 mars 2010.

Mais le Saint-Laurent procure à l’occasion et généreusement de belles histoires, des moments privilégiés, des moments de grâce ancrés à jamais dans notre cœur. Voici une de ces histoires

Les oiseaux ne se cachent pas toujours pour mourir...

Un des signes annonciateurs du retour des beaux jours demeure sans contredits l’arrivée de la Grandes Oie des neiges , avec son whouk ou kowk ou kow-luk aigu et nasal qui ressemble à un aboiement de chien et que l’Oie répète à tout moment dans le ciel lors de sa migration. Plusieurs espèces d’oiseaux nous reviennent afin de profiter de la riche biodiversité du Saint-Laurent pour se reproduire.  Le canard eider est de ceux-là. Il revient chaque année pour propager la vie, notamment sur l’île aux Pommes dans l’estuaire maritime du St-Laurent. Près de 10,000 eiders s’y donnent rendez-vous alors que plus de 3000 femelles y nichent …Mais saviez-vous que les eiders reviennent nicher et souvent mourir là où ils sont nés. On nomme ce phénomène la « philopatrie » , du mot grec « philos », se traduisant par « aimer » et du nom latin « patria », « pays du père ».

Je me souviens que lors d'un premier séjour printanier à l'île aux Pommes alors que j’avais aperçu en fin d'après-midi, un eider se reposant calmement à quelques pas du chalet. Je me suis approché respectueusement pour constater que ce vieux mâle semblait vivre paisiblement ses dernières heures, sans souffrance.

À ma grande surprise, il s'est laissé prendre dans mes bras, comme un ami. Il a collé calmement sa tête contre moi et nos regards se sont échangés de beaux sentiments de sérénité et d'amitié pendant de très longues et belles minutes. J'ai l'impression de lui avoir donné du bonheur, du réconfort, de l'amour... Puis, je suis allé le déposer délicatement sous un buisson ayant une vue imprenable sur son St-Laurent.

Le lendemain matin, j'ai retrouvé mon vieil ami sans vie, la tête tournée vers le fleuve...

Il avait parcouru des milliers de kilomètres pour migrer vers l'île qui l'a vu naître...pour mourir chez lui dans la paix et la sérénité.

Une belle leçon alors que nous vivons des situations troublantes avec nos aînés confinés, seuls...Les oiseaux ne se cachent pas toujours pour mourir...

Gaston Déry, C.M.

Président

Société de protection et d’aménagement de l’île aux Pommes

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Photo: Roger Mazerolle pour Canot Kayak Québec

Pagayer sur le fleuve !

Une expérience humaine à l’échelle d’une grande nature où nous prenons conscience des origines du peuple québécois et de son appartenance à un monde plus grand que lui.

Se retrouver dans une baie qui nous révèle la beauté de ses montagnes environnantes et de sa faune ailée. Se retrouver près d’une île à contempler la variété des couleurs et des morphologies de ses rivages, ou à observer la présence de phoques communs qui se prélassent sur les galets. Se retrouver dans un silence interrompu par le souffle d’un mammifère marin à la surface de l’eau. Se retrouver en présence d’un coucher de soleil à l’horizon dont le reflet sur l’eau marque l’imaginaire. Tous sont des moments de plénitude et de grâce qu’un kayakiste peut avoir la chance de vivre, ceux qui nous font réaliser la beauté et la richesse de notre patrimoine québécois qu’est le fleuve Saint-Laurent.

C’est dans cet esprit qu’est née La Route Bleue au Québec, en 2005, grâce à de nombreux kayakistes passionnés. Aujourd’hui, Canot Kayak Québec et ses partenaires développent une Route Bleue orientée autour de la sécurité sur l’eau, de la pratique écoresponsable et respectueuse de l’environnement ainsi qu’autour de la sensibilisation à l’histoire, la géologie et la biodiversité présente dans le fleuve.

Canot Kayak Québec porte non seulement le mandat de promouvoir l’accès au fleuve, mais également celui de protéger et de supporter une accessibilité durable, au profit de notre population et de nos générations futures.

La Route Bleue devient donc une expérience de découverte sur le fleuve sous le sceau de qualité Route Bleue. Elle est également un produit récréotouristique d’attrait qui met en valeur les régions du Québec avec ce qu’elles ont à offrir de meilleur. La Route Bleue peut ainsi devenir une plateforme promotionnelle, stimuler l’activité de plein-air et contribuer à la vitalité et à la relance économique des régions du Québec.

Canot kayak Québec et ses partenaires sont à mettre en œuvre le déploiement de La Route Bleue au Québec pour non seulement en assurer sa pérennité, mais procurer à la population québécoise l’opportunité de redécouvrir et de se réapproprier son merveilleux fleuve Saint-Laurent.

Nous souhaitons ainsi mieux le connaitre et mieux le protéger pour notre bien-être collectif.

Bonne semaine du Saint-Laurent et eau plaisir de vous y retrouver !

Pour plus d’informations, nous vous invitons à nous suivre sur notre page Facebook et à vous joindre à notre communauté en devenant membre de Canot Kayak Québec et ainsi recevoir nos infolettres mensuelles.

 

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Photo: Comité ZIP Jacques-Cartier

Les plantes exotiques envahissantes (PEE) parviennent à s’implanter dans les paysages naturels et urbains et forment généralement de vastes massifs monospécifiques inhospitaliers pour la faune et la flore locale. Considérées très menaçantes pour la biodiversité, elles entrainent des retombées négatives importantes sur les écosystèmes, la société civile et l’économie. La méconnaissance de cette problématique met en évidence le long chemin à parcourir en partage d’information et en sensibilisation.

La renouée du Japon figure parmi les 100 plantes les plus envahissantes au monde. Elle s’implante surtout dans les milieux comme les berges des cours d’eau et les espaces anthropisés où les perturbations participent à leur dissémination. Elle se montre alors très compétitive en éliminant toute autre espèce. Le réchauffement climatique est aussi favorable à sa croissance au Québec, en augmentant la quantité d’habitats potentiels ou en permettant aux graines de parvenir à maturité grâce à des températures hivernales plus clémentes. Cette espèce exotique peut donc représenter une véritable menace pour l’écosystème du fleuve Saint-Laurent.

La renouée du Japon modifie la structure et la composition des communautés végétales indigènes et par conséquent engendre des impacts sur les chaînes alimentaires qui leur sont associées. En effet, elle contribue à réduire la richesse et l’abondance des végétaux indigènes en limitant la disponibilité des nutriments du sol, en créant de l’ombrage et influençant négativement la croissance des espèces indigènes par la libération de toxines au niveau de leur réseau très dense de rhizomes. Les études portant sur le sujet démontrent que la richesse et l’abondance des herbacées, des arbustes et des arbres est corrélée négativement avec la densité de la renouée.

En conclusion, la renouée du Japon a le potentiel de générer des changements à long terme sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes, les rendant ainsi moins propices à fournir les services écologiques qu’ils rendent généralement à la collectivité. Les rives semblent particulièrement affectées par la colonisation de cette espèce, notamment sur les territoires des comités ZIP des Seigneuries et Jacques-Cartier. Cette zone de transition entre le milieu terrestre et aquatique est l’hôte d’habitats fauniques importants et particulièrement dans les zones fortement urbanisées. Ces habitats riverains fournissent non seulement une ressource alimentaire nécessaire pour la pérennité de certaines populations animales, mais aussi des corridors de déplacement pour la faune. La colonisation des habitats riverains par la renouée du Japon influence la structure et le fonctionnement de ces milieux certes, mais aussi des habitats aquatiques adjacents.

Le Comité ZIP Jacques-Cartier, le Comité ZIP des Seigneuries et le Conseil québécois des espèces exotiques envahissantes ont uni leurs efforts pour produire une série d’outils de contrôle de la renouée du Japon autant pour les villes que pour les citoyens aux prises avec cette plante. Vous pouvez les consulter sur leurs sites web respectifs.

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Photo : Radio-Canada/Découverte

On ne connait pas de sources de contaminants organochlorés dans toute la région de l’estuaire moyen du Saint-Laurent, ni sur la rive sud, ni sur la rive nord. Pourtant la région a un lourd historique d’une contamination importée de l’amont et plus spécifiquement du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent. Le principal vecteur de cette contamination a été les anguilles en migration vers la mer des Sargasses, lieu de reproduction unique de toutes les anguilles d’Amérique du nord. L’anguille est un poisson gras qui tend à accumuler les polluants organiques persistants (POP) et en particulier les biphényles polycholorés (BPC), certains pesticides organochlorés, comme le DDT et aussi un composé peu connu et ayant pour nom commercial «Mirex». C’est une molécule organochloré complexe qui a été utilisée aux États-Unis dans les années 1960 contre les fourmis rouges, mais qui a été fabriquée le long du lac Ontario, d’où la contamination des anguilles qui y grandissent pendant plusieurs années jusqu’à leur maturation.

Au début des années 1980, des données sur la contamination des anguilles du secteur Cacouna – Kamouraska – Rivière-Ouelle ont montré des concentrations très élevées de BPC totaux et mirex pour l’ensemble des tissus des anguilles capturées dans ce secteur en 1982. Ces résultats alarmants ont poussé à la mise en marche d’un important programme de recherche à Pêches et Océans Canada afin de déterminer les effets de cette contamination sur les espèces de l’estuaire du Saint-Laurent. Environ 10 ans plus tard, un nouveau rapport technique sur la contamination des aiguilles capturées dans le secteur de Kamouraska à l’automne 1990 indiquait déjà une réduction importante du niveau de contamination de ces anguilles par rapport à l’étude des années 1980. Ainsi, les teneurs moyennes en BPC et en mirex dans les anguilles avaient diminué de 68% et 56%, respectivement. Une étude plus détaillée des mêmes données a montré que les concentrations de tous les autres pesticides avaient aussi baissé, sauf le dieldrine qui continuait d’être utilisé en agriculture autour des Grands Lacs et le long du Saint-Laurent. Les concentrations de certains congénères des BPC étaient encore suffisamment importantes pour représenter un danger direct à la santé des bélugas qui consomment ces poissons. Toujours en lien avec cette étude, des travaux en pathologie chez les anguilles analysées ont montré un lien entre certaines malformations et lésions précancéreuses et le niveau des contaminants. Les auteurs ont aussi appuyé l’hypothèse voulant que les anguilles puissent être une source importante de POP pour les bélugas et probablement le vecteur spécifique du mirex provenant essentiellement du lac Ontario et non de l’estuaire du Saint-Laurent. Les populations des anguilles et de bélugas ont plusieurs points en commun :

  • forts niveaux de polluants organiques persistants (POP) et en particulier de mirex provenant du lac Ontario;
  • nombre d’individus matures en déclin depuis plusieurs décennies;
  • présence de lésions pré-néoplasiques et néoplasiques suggérant une exposition à des substances cancérigènes.

Pour les deux espèces, il est difficile d’établir un lien formel et direct entre la contamination et les problèmes de santé observés parce que le biais de l’échantillonnage et de multiples facteurs autres que les contaminants peuvent affecter leur population.

Des données plus récentes obtenues sur les anguilles du Saint-Laurent sont cependant beaucoup plus rassurantes quant à la présence des contaminants organiques dans ces poissons. Pour les anguilles capturées en 2008 et 2009 à Kamouraska et Rivière Ouelle, les concentrations moyennes en BPC totaux étaient de l’ordre de 0,08 µg/g, soit des valeurs entre 10 à 20 fois inférieures à celles de 1990. Le mirex était indétectable dans tous les échantillons. Toutes les valeurs de BPC étaient inférieures aux valeurs du guide canadien pour la protection de la santé humaine et donc sans risque pour la consommation. La contamination par les POP est donc un problème du passé pour les anguilles mais pas nécessairement pour les bélugas qui fréquentent toujours assidument l’estuaire moyen du Saint-Laurent.

 

Émilien Pelletier

Professeur émérite UQAR/ISMER

 

Pour en savoir plus :

Byer, J.D. et collaborateurs (2013). Spatial trends of organochlorinated pesticides, polychlorinated biphenyls, and polybrominated diphenyl ethers in Atlantic Anguillid eels. Chemosphere, 90:1719-1728.

Couillard, C.M., P.V. Hodson et M. Castonguay (1997). Correlations between pathological changes and chemical contamination in American eels, Anguilla rostrata, from the St. Lawrence River. Can. J. Fish. Aquat. Sci., 54: 1916–1927.

Hodson, P.V., M. Castonguay, C.M. Couillard, C. Desjardins, É. Pelletier et R. McLeod (1994). Spatial and temporal variations in chemical contamination of American eels (Anguilla rostrata) captured in the Estuary of the St. Lawrence River. Can. J. Fish Aquat. Sci., 51: 464-479.

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Photo: Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs

Le bar rayé (Morone saxatilis) est une espèce indigène autrefois abondante et prisée des pêcheurs pour sa fougue et sa chair délicate. Sa surexploitation par les pêches sportives et commerciales ainsi que la dégradation de ses habitats auraient grandement contribué à sa disparition du fleuve Saint-Laurent à la fin des années 1960. À la suite de longs efforts de réintroduction et de conservation amorcés en 2002 par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, en collaboration avec plusieurs partenaires, le bar rayé fait un retour remarqué dans les eaux du Québec. Bien que son rétablissement dans le fleuve Saint-Laurent soit encourageant, les efforts de conservation doivent être maintenus afin d’assurer sa pérennité.

Portrait de l’espèce

Le bar rayé tient son nom des rayures horizontales foncées qui ornent ses flancs argentés. Le dos du bar rayé exhibe une coloration variant de vert olive foncé au noir, tandis que son ventre est blanc. Son dos est paré de deux nageoires, dont l’une est épineuse.

Aire de répartition

L’aire de répartition naturelle du bar rayé s’étend le long de la côte Atlantique nord-américaine, du fleuve Saint-Laurent jusqu’au fleuve Saint Johns en Floride et aux tributaires du golfe du Mexique. Au Québec, limite septentrionale de l’aire de répartition de l’espèce, le bar rayé peut atteindre près d’un mètre et vivre une vingtaine d’années. La répartition de cette espèce migratrice dans les eaux québécoises varie selon les saisons. En hiver, les bars rayés se regroupent principalement aux environs de la ville de Québec jusqu’à l’île aux Grues. Au printemps, ils se déplacent pour la reproduction et l’alimentation. C’est durant la saison estivale que la répartition du bar rayé est à son apogée; on peut alors l’observer de Montréal jusqu’à la baie des Chaleurs, en passant par la rivière Saguenay et, à l’occasion, la Côte-Nord.

Reproduction

Le bar rayé commence à se reproduire vers l’âge de 3 à 5 ans. La fraie se déroule au printemps, en eau douce, et ne dure que de 2 à 4 semaines. Le bar rayé fraye près de la surface de l’eau et les ébats donnent souvent lieu à des sauts, des battements de queue et des éclaboussements. La croissance et la survie des jeunes bars rayés sont fortement influencées par les conditions environnementales. Conséquemment, le nombre de jeunes varie énormément d’une année à l’autre, ce qui explique les grandes fluctuations d’abondance qui caractérisent cette espèce.

Alimentation

De nature grégaire, le bar rayé se déplace et s’alimente en banc, principalement le long des côtes. À l’instar de la fraie, il n’est pas rare de voir le bar rayé à l’œuvre près de la surface de l’eau lorsqu’il s’alimente. Prédateur opportuniste, le bar rayé ne fait pas la fine bouche. Les jeunes bars rayés se nourrissent surtout de petits crustacés, de vers et d’insectes. Plus ils grandissent, plus les poissons représentent une part importante de leur alimentation, tant et si bien qu’à l’âge adulte, le bar rayé est essentiellement piscivore.

Les petits bars rayés peuvent être la proie de plusieurs espèces de poissons de grande taille, y compris de leurs congénères. Cependant, les adultes comptent peu de prédateurs, l’homme étant sans contredit le plus redoutable.

Pêche sportive au bar rayé

La population de bars rayés du fleuve Saint-Laurent a le statut d’espèce en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada, ce qui en interdit formellement l’exploitation.

Cependant, des bars rayés originaires du Nouveau-Brunswick sont également au Québec lorsque la température de l’eau est suffisamment clémente. Les bars rayés observés en Gaspésie durant l’été appartiennent principalement à cette population, dont l’abondance a augmenté de façon importante au cours des dernières années.

Le retour du bar rayé au Québec suscite un engouement auprès des adeptes de la pêche sportive. Cette activité est en plein essor au sud de la Gaspésie depuis qu’elle y est permise. En 2020, la pêche au bar rayé est permise du 15 juin au 31 octobre, suivant certaines conditions, dans un secteur situé à l’est des villes de Forestville et de Rimouski. Pour connaître tous les détails, visitez la section Pêche du site Web du Ministère.

À ne pas manquer!

Prochainement, le Musée de la civilisation présentera une exposition consacrée au développement de la pêche sportive en eau douce au Québec : https://www.mcq.org/fr/exposition?id=820537.

Si vous manquez d’inspiration pour apprêter et déguster vos prises, vous pouvez suivre les conseils du chef Stéphane Modat grâce au livre Cuisine de pêche paru en octobre 2019 aux éditions La Presse :

https://editions.lapresse.ca/products/cuisine-de-peche

Documentaire réalisé en 1960 par Maurice Proulx :

https://www.youtube.com/watch?v=Dl_L1gL-mOE

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Photo: Béluga © A. Savoie, ROMM

La navigation sur le Saint-Laurent apporte son lot de plaisir et de rencontres inusitées. Dès qu’on dépasse l’île d’Orléans, les premières traces d’eau salée font leur apparition. Dès lors, plus on s’aventure vers l’est, plus il est possible d’observer des petits dos blancs revenant régulièrement à la surface ; les bélugas du Saint-Laurent sont présents.

Contrairement aux autres baleines qui effectuent des migrations saisonnières, les bélugas vivent dans le Saint-Laurent à l’année. Malheureusement, cette espèce est en voie de disparition. Comment se comporter en leur présence pour aider à leur rétablissement ? Si les bélugas s’approchent de mon embarcation, est-ce que je dois arrêter mon moteur ou dois-je les contourner et m’éloigner ? Et si je continue ma route vers l’est et que je rencontre un rorqual bleu à Tadoussac, que dois-je faire ?

Pour ceux et celles qui ont déjà navigué dans le secteur de Tadoussac, vous connaissez sûrement l’existence du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent. Mais connaissez-vous les règlements en vigueur visant la protection des baleines ? Et en dehors des limites du parc marin, y a-t-il des règlements entourant l’observation des baleines ?

Afin de répondre à ces questions et bien plus encore, le Réseau d’observation de mammifères marins (ROMM) et le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) ont mis sur pied une formation en ligne pour les plaisanciers et kayakistes naviguant dans le Saint-Laurent et le fjord du Saguenay. Développée en partenariat avec Parcs Canada et Pêches et Océans Canada, cette formation est entièrement gratuite et bilingue. Elle est adaptée selon les types d’embarcations : kayak, voilier ou bateau à moteur. La formation prend entre 30 et 45 minutes à compléter et elle est accessible autant sur mobile que sur ordinateur.

« Dans le cadre d’un sondage réalisé en 2018 par le ROMM, les plaisanciers naviguant dans l’habitat des baleines ont transmis un message clair : ils veulent participer à la protection des mammifères marins. La formation répondra à ce besoin en leur donnant toute l’information nécessaire pour connaître les règlements et les appliquer correctement », explique Esther Blier, directrice du ROMM.

« La protection des baleines, surtout des populations en péril comme celle du béluga du Saint-Laurent, est l’affaire de tous les usagers du fleuve. Avec cette formation, nous voulons faire découvrir les baleines et sensibiliser les plaisanciers et kayakistes à leur impact potentiel sur elles », souligne Robert Michaud, président du GREMM.

Prêts à approfondir vos connaissances sur les baleines et la navigation dans leur habitat ? Rendez-vous sur navigationbaleines.ca ! Un certificat symbolique est remis lorsque la formation est suivie avec succès. Ce projet a été financé dans le cadre du Programme de l’intendance de l’habitat pour les espèces en péril de Pêches et Océans Canada et avec le soutien du programme Faune en danger, de la Fondation de la faune du Québec.