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Le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent a été un « pionnier » parmi les aires marines protégées. C’est le premier parc à protéger exclusivement le milieu marin au Québec et l’un des premiers au Canada. L’établissement d’une aire marine protégée comme le parc marin profite à tous. Il rehausse la protection du milieu marin, met en place des pratiques responsables pour la poursuite des activités et diversifie et dynamise l’économie locale.

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Près d’un million de personnes visitent le parc marin et ses rives chaque été. R. Pintiaux © Parcs Canada

Le parc marin couvre un territoire marin de 1245 km2 ce qui équivaut à 2 fois 1/2 la taille de l’île de Montréal. Il protège trois écosystèmes marins (l’estuaire moyen, le fjord du Saguenay et l’estuaire maritime) et près de 2 200 espèces sauvages. Six espèces de baleines fréquentent régulièrement ce secteur dont le béluga et le rorqual bleu, deux espèces en voie de disparition. C’est d’ailleurs l’un des rares endroits au monde où ces deux baleines se côtoient.

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Troupeau de bélugas en plein coeur du parc marin. R. Pintiaux © Parcs Canada

Sous la loupe des chercheurs

Source de bien-être et lieu de loisirs, le parc marin est aussi un laboratoire scientifique à ciel ouvert. Avec sa biodiversité exceptionnelle, ce ne sont pas les sujets de recherche qui manquent. Les chercheurs de Parcs Canada s’intéressent aux particularités des trois écosystèmes du parc et s’attardent à plusieurs sujets. Voici des projets qu’ils mèneront cet été.

Connaître l’environnement sonore sous-marin

Le bruit d’origine humaine, particulièrement celui du transport maritime, est identifié comme une menace au rétablissement du béluga. Le bruit des bateaux peut nuire à leur alimentation et à leurs communications.

Pour connaître l’environnement sonore ambiant et documenter les changements au fil du temps, l’équipe de Parcs Canada installera des hydrophones cet été dans deux secteurs du parc, l’un près de Saint-Siméon (Charlevoix) et l’autre, aux Escoumins (Côte-Nord). Sous l’eau, les appareils enregistrent les sons naturels incluant les vocalises des baleines et d’autres organismes et le bruit des activités humaines.

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Installation d’un hydrophone. N. Ménard © Parcs Canada

Étudier le béluga depuis la rive

Les escarpements de Charlevoix offrent plusieurs promontoires pour observer les bélugas dans leur milieu naturel. L’un de ceux-ci, le Centre d'interprétation et d'observation de Pointe-Noire (Baie-Sainte-Catherine) accueille les chercheurs qui étudient les bélugas et le mouvement des bateaux à l’embouchure du Saguenay depuis 1998.

Ce suivi de longue date a permis de comprendre l’importance de l’embouchure pour le béluga et les mouvements de la population au sein de son habitat dans le Saint-Laurent. C’est à ce même endroit que les premières recherches sur le béluga à partir de la rive ont débuté dans les années 1970.

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L’embouchure est sur la route incontournable que les bélugas empruntent maintes fois l’été. M. Dupuis / ©Parcs Canada

Malgré ce que présente la photo, l’embouchure du Saguenay est loin d’être calme et le trafic maritime est intense l’été. Pour cette raison, la vitesse maximale y a été réduite du 1er mai au 31 octobre. Cette action découle directement du suivi mené à Pointe-Noire et le respect de la limite de vitesse s’améliore avec les années.

À une trentaine de kilomètres en amont de Pointe-Noire, un suivi similaire prend place à la Halte du béluga, le belvédère surplombant la baie Sainte-Marguerite au parc national du Fjord-du-Saguenay. À cet endroit, le point de vue est complètement différent. Le fjord du Saguenay est une vallée entourée de hautes falaises. Dans l’histoire du béluga, le fjord joue un rôle de premier plan. Environ 50% des adultes connus de la population fréquentent le Saguenay et environ 67% sont des femelles.

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Une scientifique de Parcs Canada suit attentivement les déplacements des bélugas dans la baie Sainte-Marguerite. ©Parcs Canada

Les données recueillies depuis le début du suivi en 2003 ont permis de comprendre l’importance de la baie Sainte-Marguerite pour le béluga. C’est un lieu de naissance et les femelles y élèvent leurs jeunes et leur apprennent à communiquer et à chasser. Ces eaux doivent demeurer calmes.

Depuis 2018, la baie Sainte-Marguerite est fermée à la navigation l’été. Les navigateurs, qu’ils soient à bord d’embarcations à moteur ou à voile, doivent circuler hors de la zone interdite qui se trouve à l’intérieur de la baie. Les pêcheurs et les kayakistes suivent un trajet précis lorsqu’ils accèdent à la baie. La mesure connait un succès : le nombre d’embarcations dans la baie est passé de 40% (avant 2018) à 6% (2020) ce qui veut dire que les bélugas sont de plus en plus tranquilles dans la baie.

Trouver et compter les phoques communs

Tout comme le béluga, le phoque commun vit à l’année dans le Saint-Laurent. Pour connaitre son abondance et sa répartition dans le parc marin, Parcs Canada, en collaboration avec la Sépaq, effectue un suivi de l’espèce depuis 2007. Les deux équipes, à partir de leurs embarcations ou de la rive, dénombrent les phoques communs aux sites d’échoueries, c’est-à-dire des rochers ou des battures où les phoques se rendent au retrait de la marée pour se reposer.

Définir les proies des baleines

L’été, le parc marin est un garde-manger géant et naturel. Baleines, phoques et oiseaux ont parcouru des milliers de kilomètres pour venir s’y alimenter.

Pour protéger les espèces en péril, il est important de connaître leurs habitudes alimentaires et la disponibilité de leur nourriture. Parcs Canada effectue un suivi des proies par hydroacoustique. En propageant des sons sous l’eau à une certaine fréquence, les chercheurs obtiennent une image du type, de la distribution et de l’abondance des proies présentes.

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L’Alliance, le bateau sur lequel plusieurs suivis scientifiques se dérouleront cet été. M. Dupuis / ©Parcs Canada

Surveiller les espèces aquatiques envahissantes

Toutes les activités de navigation comme la plaisance, la marine marchande et la pêche sont susceptibles d’introduire des espèces aquatiques dans de nouveaux milieux. Ces espèces deviennent des prédateurs ou des compétiteurs aux espèces locales.

Avec Pêches et Océans Canada, Parcs Canada récolte des échantillons dans le parc marin. Les chercheurs utilisent des collecteurs, c’est-à-dire une série de supports permettant la fixation des organismes. Toutefois, avec cette technique, seules les espèces non mobiles sont ciblées. Afin de raffiner le portrait, les chercheurs utilisent depuis 2021 la méthode de l’ADN environnemental. L’équipe emploie aussi des filets à phytoplancton et zooplancton pour compléter leurs analyses.

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Avec l’ADN environnemental, des échantillons d’eau dans lesquels on trouve du matériel génétique libéré par les espèces sont analysés pour identifier s’il y a des espèces envahissantes. M. Dupuis / ©Parcs Canada

Pour le moment, aucune espèce aquatique envahissante n’a été détectée dans le parc marin, mais une surveillance accrue et l’utilisation de différentes méthodes sont nécessaires pour statuer si ces espèces envahissantes sont présentes ou non.

Les connaissances scientifiques acquises avec les années ont permis à Parcs Canada d'appliquer des mesures de protection aux quatre coins du parc marin. Pour suivre les actualités et les recherches menées par l’équipe cet été, abonnez-vous à la page Facebook du parc marin.